Angélique Maurin – Amère
« Même mon prénom a été choisi par ma grand-mère et ils ont donné leur accord dans une lettre impersonnelle qui disait à peu de chose près ‘’Oui Diane c’est bien, fais comme bon te semble, nous nous en remettons à toi.’’
Voilà comment ma vie a commencé.
Mal aimée par mes parents, par mes grands-parents maternels, recueillie par la plus merveilleuse et plus sincère des femmes.
De bébé mutique et grave, je suis devenue petite fille insouciante et joyeuse. J’ai été heureuse. Simplement. »
Diane a perdu ses parents. Mais quelle importance ! Ses parents, elle sait qui ils sont mais elle ne les connaît pas ! Alors pourquoi même penser à assister à leurs funérailles ? Aucun intérêt. Ils n’existent pas. Ils n’ont jamais existés. La seule chose de bien qu’ils ont fait dans leur vie, c’est de la confier à Malou. Car, oui, Diane a été élevée par sa grand-mère paternelle. Une grand-mère tendre et aimante. Un foyer chaleureux et plein de douceurs.
Paul et Edmée sont tombés fous amoureux. Un amour interdit. Un amour qui s’est construit sans leur famille et dépourvu de valeurs morales.
De cet amour de jeunesse est né Diane. Diane devait concrétiser cet amour et les rassembler à jamais. Mais Diane ne représentait qu’une souffrance et une intrusion dans ce couple. Un couple passionnel. Un couple fusionnel. Ou un couple égoïste ?
Voilà comment la vie de Diane commence et se construit. Et justement, comment se construire ? Quelle identité se trouve t-on dans ce schéma familial ?
L’auteure, Angélique Maurin, nous montre et nous démontre à juste titre comment un schéma familial se répète sur la construction de sa descendance. Les peurs, les angoisses, conscientes ou inconscientes se réitèrent d’une génération à l’autre. Et sans en dire plus, ici trois générations se succéderont, toutes avec des problématiques de constructions similaires.
Un roman inspiré et inspirant qui nous donne tellement à réfléchir. Une histoire de famille dont on se prend à observer et à comprendre les mécanismes. Une écriture captivante, émouvante, sensible tout en étant force et caractère ! On vit l’histoire autant qu’elle nous poursuit. On se prend à s’attacher à ses « drôles » de personnages. On les prend en affection autant qu’on peut les détester. Mais au final, on aime cette famille et l’on ne souhaite qu’une chose : une issue positive… Mais est-elle possible ? De manière romanesque tout est possible. Mais ce roman est bien plus ! Il relève tout un pan psychologique d’une histoire de famille et de ce point de vue… Comment cela peut finir ? A vous, lecteurs, de vous plonger au cœur de cette génération familiale 😉 Ma chronique s’arrête ici. Bonne lecture !