biographie
La rosée matinale – Vicky Sikith Ouk
« On nous dicte les nouvelles lois : pas de tenue colorée, seul un vêtement noir et sombre est autorisé, pas de chaussures, nous devons rester pieds nus afin de mieux sentir la terre pour travailler. Alors nous obéissons et respectons leurs lois. Nous nous y plions, c’est la meilleure façon de cacher nos origines. »
L’auteure nous plonge directement dans sa biographie personnelle en plein cœur d’une enfance sous la dictature Cambodgienne. Nous sommes dans les années 1970 et Pol Pot prend le pouvoir avec les extrêmes gauches appelés les Khmers Rouges.
Voilà le contexte glacial de l’époque. Voilà aussi le contexte dans lequel l’auteure, Vicky Sikith Ouk, va en partie grandir avec sa famille. Ils vont connaître la déportation alors qu’ils vivaient tous dans la capitale Phnom Penh. Ils seront contraints d’être des « réfugiés » dans des familles paysannes et devenir à leur tour paysans. Des familles qui ne seront pas toujours bienveillantes…
Et puis les mois passeront, et la famille sera disloquée dans des camps de travail pour réfugiés.
La torture, la terreur, la mort, voilà ce que connaîtront les réfugiés cambodgiens de cette époque. Une époque tragique.
Vivez cette histoire vécue de l’intérieure, par les souvenirs d’une enfant de sept à onze ans. Le plus surprenant dans ce récit, au-delà de la cruauté des hommes, ce sont les souvenirs des paysages de ce pays qu’à si peu connu l’auteure finalement ; de ses forêts, de ses collines, de ses fleurs, de ses arbres... Avec ses descriptions, on en sentirait presque les odeurs et les goûts. Des souvenirs d’une enfant qui restent intacts malgré tout.
Un récit bouleversant, émouvant tout autant enrichissant en histoire. Ne passez pas à coté d’un si beau livre, si bien écrit et si bien illustré. Car, oui, en plus d’être écrivain, Vicky Sikith Ouk est aussi une artiste en dessin et peinture. Des œuvres sublimes qui accompagnent magnifiquement son histoire.